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Hartmut Rosa – Pourquoi la démocratie a besoin de la religion
Traduit de l’allemand par Isis von Plato et Christophe Jaquet, préface de Charles Taylor
Édition La Découverte, Disponible à l’UOPC
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Ce petit livre (80 pages) est une transcription d’une conférence donnée par Hartmut Rosa, invité par le diocèse de Würzburg.
Alors que l’Eglise se sent, se vit à bout de souffle, s’interroge sur son avenir, le sociologue allemand en redit toute l’importance pour la vie en société et la démocratie. Celui qui analyse la société et en parle en termes d’accélération, de résonance, se tourne vers l’Eglise et voit en elle une ressource, une opportunité pour aider à entrer en « résonance » : s’ouvrir à l’altérité, rencontrer l’autre. Il la regarde non avec le regard du croyant mais avec celui, extérieur, du chercheur soucieux du « collectif ».
Il revient sur des thèmes qui lui sont chers et parcourent son œuvre et les appliquent à l’Eglise.
Le propos est fort, clair, incisif.
Ce livre, accessible, ouvre des perspectives. Certaines mériteraient d’être davantage creusées.
Il fait le constat d’un monde qui doit être en perpétuelle croissance pour simplement maintenir un statu quo et qui est ainsi contraint d’accélérer.
Or, notre temps a besoin d’autres formes de relations au monde, à la nature. La capacité d’écouter avec les oreilles et le cœur, de rencontrer l’autre, de se laisser appeler sans certitude de la route.
L’Eglise peut offrir des espaces où la parole et la Parole peuvent s’échanger. Elle est, dans sa dynamique, en quelque sorte prophétique et peut apporter cette expertise à notre époque. « Ce sont justement les Eglises qui disposent de narrations, de réservoirs cognitifs, de rites, de pratiques et d’espace où un cœur peut s’exercer cette écoute et peut-être en faire l’expérience. »
Il ne manque pas d’ajouter avec réalisme : « notre disponibilité à l’appel est en crise et cela se traduit tout autant dans le crise de la foi que dans la crise de la démocratie ».
Il conclut ainsi sa conférence et son livre : « … la religion est une force, elle dispose d’un réservoir d’idées et d’un arsenal de rituels, avec ses chants, ses gestes, ses espaces, ses traditions et ses pratiques appropriées qui permettent de sentir et de donner du sens à ce que veut dire être appelé, se laisser transformer, être en résonance. Si la société perd cela, si elle oubli cette modalité possible de relation, elle sera définitivement perdue. C’est pourquoi la réponse à la question de savoir si la société d’aujourd’hui a encore besoin de l’Eglise ou de la religion ne peut qu’être oui ! ».
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