Le livre de l’Apocalypse

par Jean Radermakers
Premier semestre 2006-07

 

Que révèle l’Apocalypse ? Déchaînement de violence ou utopie pacifiante ? Succession de catastrophes ou évocation d’un grand soir ? Colère du Tout-Puissant ou tendresse du Miséricordieux ? Livre tout en contraste dont la lecture est difficile : les chrétiens s’en défient et les artistes s’en éprennent, tandis que les Nostradamus s’en emparent. On en retient les visions effrayantes, mais l’on ne sait de quelle Jérusalem il parle ou de quelle Babylone ? Quel est son univers ? Son langage est mystérieux, plein d’images qui nous agacent. Ce texte aurait-il encore quelque chose à nous dire ?

(suite de la description après les enregistrements)

Blank

Vous pouvez ci-dessous écouter un cours,
ou le télécharger (icône à droite du volume).

En téléchargeant un fichier audio,
vous acceptez les conditions légales.

Ne donnez donc jamais un fichier audio à un tiers :
invitez-le plutôt à visiter le site web du Forum Saint Michel.

Blank

1.  Horreur ou apaisement ?  (15 février 2007)

2.  Une parole dans l’histoire, chap.1 à 3  (22 février)

3.  Pâques au cœur du monde, chap.4 et 5  (1er mars)

4.  Dévoilement du sens, chap.6 à 8  (8 mars)

5.  Annonce du salut, chap.8 à 11  (15 mars)

6.  La Femme, l’Enfant, les Bêtes, chap.12 et 13  (22 mars)

7.  Victoire de l’Agneau immolé, chap.14 et 15  (29 mars)

8.  Les coupes et la Prostituée, chap.16 à 18  (26 avril)

9.  Les noces de l’Agneau, chap.19  (3 mai)

10.  Cieux nouveaux, terre nouvelle, chap.19 à 21  (10 mai)

11.  Fin de l’histoire ?, chap.22  (24 mai)

12.  Apocalypse now ?  (31 mai)

13.  Lumière sur l’Église et le monde  (7 juin)

 

Mais pourquoi comprenons-nous le terme d’Apocalypse comme l’expression de cataclysmes terrifiants qui devraient se produire « à la fin du monde » ? Pourquoi lisons-nous ce dernier livre de la Bible comme la manifestation de la « colère de Dieu » ? Parce que, trop souvent, notre lecture demeure fondamentaliste : nous prenons le texte à la lettre. De plus, la symbolique biblique nous échappe, car nous avons perdu la mémoire des écrits prophétiques de l’Ancien Testament, que connaissaient mieux que nous les bâtisseurs de cathédrales et les enlumineurs de jadis. Parce que notre imaginaire, nourri au langage virtuel, nous place dans une vision surréaliste qui n’a plus grand chose à voir avec la révélation.

En fait, ce dernier écrit de la Bible s’inscrit dans la grande tradition des prophètes de crise : Isaïe, Ézéchiel ou Daniel, et comme eux il nous apporte une immense espérance, une lumière pour notre temps. Il s’agit effectivement du mystère du mal présent dans l’humanité, qui semble bien devoir anéantir la création et chacun des humains que nous sommes. Composé pour des chrétiens persécutés au temps des empereurs romains – Domitien puis Néron, sans doute -, le texte attribué à Jean l’apôtre et intitulé « Révélation de Jésus Christ » contient un message de consolation et d’espérance. En cela il nous concerne pareillement, nous tous et de tous les temps.

Il se donne sous forme d’une grande liturgie qui devrait illuminer nos « petites célébrations » courantes, trop souvent routinières ou aseptisées. L’auteur du livre écrit qu’il est « exilé en raison de la Parole » ; sans doute donnait-il des événements une interprétation différente des médias de son époque . Il médite les prophètes d’autrefois en se laissant habiter par les souvenirs qu’ils rappellent : Jérusalem détruite, temple dévasté, population conduite en exil… Un monde cassé, en somme !

Son originalité est de relire la Bible prophétique à la lumière de la mort et de la résurrection de Jésus Christ, Fils de Dieu, représenté sous les traits d’un Agneau immolé, mais vivant, trônant au centre de l’histoire des hommes, comme au cœur de l’intimité de Dieu. Oui, il s’agit bien d’une victoire de la Vie sur la mort, mais d’une victoire vécue dans un monde ou la Violence totalitaire, la Propagande  sournoise ou les lois du Marché règnent en maître.

Nous tenterons d’en faire ensemble une lecture continue, afin d’en découvrir la belle architecture littéraire et tout ensemble le message théologique toujours actuel. La magistrale interprétation de La cantate de l’Apocalypse (texte de P. Prigent et musique d’A. Gouzes) par plus de 200 choristes lors de l’ouverture du Congrès « Toussaint 2006 » à la basilique de Koekelberg nous y introduit avec bonheur. À quelle conversion intérieure nous invite le déroulement de ce texte énigmatique ?

Lecture conseillée
Apocalypse 2000. N’ayez pas peur !, Fêtes et Saisons/Prier, hors série, 2000.
J.P. PREVOST, Pour lire l’Apocalypse, Paris, Cerf, 1991.
P. PRIGENT, L’Apocalypse, coll. Lire la Bible 117,, Paris, Cerf, 1998.
Ch. VAN DER PLANCKE, L’Apocalypse, coll. Le temps de lire, Bruxelles, Lumen Vitae, 1984.