
Marion Muller-Collard
Croire – Qu’est-ce que ça change ?
Disponible aux Editions Labor et Fides
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Marion Muller-Collard, théologienne protestante et écrivaine à la plume alerte, nuancée et incisive. Elle ose les sujets difficiles, alliant expertise théologique et expérience de la vie. Loin des concepts tout faits, elle explore de nouveaux chemins et débusque ainsi les faux-semblants et les fausses certitudes. Elle déplace avec douceur et fermeté.
Qu’est-ce que ça change ?
Une collection d’ouvrages d’une centaine de pages lancée à l’occasion de 100 ans de la maison d’édition avec la volonté d’offrir des textes solides, accessibles, qui aident à penser sans pour autant se prendre la tête. Déjà 10 titres parus.
La question est posée : « qu’est-ce que ça change ? ». A charge pour l’auteur de tenter d’y répondre, selon son expérience propre. Il ne s’agit pas de donner LA réponse une fois pour toutes mais des réponses personnelles et fondées, d’ouvrir de nouvelles perspectives.
La manière de mentionner l’auteur est révélatrice du projet : le nom de l’auteur est précédé de « selon ».
Tâche ardue aussi d’approcher une question complexe dans un langage clair, compréhensible et sans simplisme.
Croire
Tout commence par un SMS entre un fils et sa mère. A une heure incongrue. Avec une question brève, c’est-à-dire qui appelle une réponse longue et élaborée, encore ne la demande-t-il pas immédiatement.
« Comment peux-tu être angoissée alors que tu es profondément croyante ? »
La réponse sera un livre : « Croire, qu’est-ce que ça change ? »
Parce que la réponse se doit d’être développée avec nuances et argumentée, appelant d’autres auteurs, croyants ou non, à la rescousse.
Parce que cette question d’autres sans doute se la posent aussi, sans avoir une personne proche à qui l’adresser.
Parce que la réponse traduit une expérience personnelle d’un adulte communiquée à un autre adulte.
Impossible à résumer donc. Restent des mots et des images qui traduisent un cheminement
A ceux qui déplorent le manque de transmission de la foi, Marion Muller-Collard répond : « La foi est à la fois mon plus précieux et mon plus minuscule trésor. Ce trésor est venu à moi par le manque ». Vouloir le transmettre à tout prix peut amener saturation et rejet.
Elle nous invite aussi à faire la différence entre « croire » et « savoir ». Savoir, c’est-à-dire connaître quelque chose avec certitude, en faire la démonstration. Le savoir continue à se développer, fort heureusement. Mais il y a cet Inconnu inviolable, ce pari, ce saut.
Croire est un acte personnel qui s’inscrit aussi dans une tradition. « Je crois que le monde tel qu’il m’est donné à voir n’est pas le résultat du seul enchaînement de hasards biochimiques. Sur le contenu de la foi, je ne suis guère en mesure d’en dire plus par moi-même. Pour le pas suivant, j’épouse une tradition et m’y confie ». Croire est aussi « faire confiance en la parole de ceux qui ont précédé ».
Et la réponse ? Elle arrive à la dernière ligne : « car croire, ça change l’incertitude en opportunité ».