
Anne-Marie Pelletier
Vivre au risque de l’autre
La Bible contre l’identitarisme
Disponible aux Éditions DDB
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Alors que pour certains, la tendance à l’affirmation identitaire est un mode de vie chréiten qui définit un « nous » et un « eux » et peut conduire au rejet ou à l’exclusion, Anne-Marie Pelletier nous invite à découvrir une toute autre logique : elle relit pour nous l’Ecriture en mettant en évidence tous les signes d’ouverture à l’autre. Au travers d’épisodes bibliques bien connus, elle montre comment la foi du peuple et l’alliance s’approfondissent de l’altérité/
Elle commence par le commencement, la Genèse, pour montrer comment le Créateur prend le risque de l’autre. Les récits de la Genèse comme en ouverture de l’évangile de Matthieu, montre l’importance de l’histoire et de la lignée, mais aussi combien des apports extérieurs ont façonné le peuple hébreu comment des étrangers l’ont poussé à aller de l’avant. Elle poursuit avec l’histoire de Babel, celle d’Abraham, la présence en Égypte et le long chemin de l’exode sans omettre tous ces païens enrôlés par Dieu, toutes ces présences d’ennemis qui aident à aller de l’avant.
Le Nouveau Testament est aussi présent dans ce parcours. Anne-Marie Pelletier nous rappelle qu’être chrétien, c’est être précédé par une longue histoire et par Dieu lui-même. Jésus n’a pas manqué de fréquenter des étrangers, des personnes hors du cercle restreint de ceux qui respectent la loi et de se laisser déplacer par eux.
Peut-il dès lors en être autrement pour les chrétiens d’aujourd’hui ? Le chrétien est dans le monde sans être du monde mais il est pour le monde. L’auteur interroge alors la miséricorde la fraternité comme fondement de ce mode de vie et d’agir.
A travers toute l’Ecriture, c’est donc bien une lecture engagée que nous offre Anne-Marie Pelletier. Elle fait le choix de la confiance de Dieu, de sa présence inébranlable aux côtés des hommes et de son offre de salut ouverte.
Une citation pour terminer : « Ne croyons pas que ce soit une foi sans pourquoi, conquérante, qui soit aujourd’hui la plus susceptible de gagner les cœurs. La meilleure voie de la présence chrétienne dans le monde présent pourrait bien être au contraire l’attestation ardente, mais sans emphase, de cette inespéré, celui du Dieu qui cherche l’homme, qui aime l’homme, de sorte qu’il n’est pas d’homme, ni de monde, perdu là où est gardé cette confiance. »