LDM – Mai 2025

Claire Reggio

Nicée
1700 ans d’histoire

Disponible aux Éditions du cerf


En cette année anniversaire du célèbre concile, Claire Reggio nous propose une synthèse historique accessible pour suivre le déroulement de l’assemblée, à partir des sources les plus anciennes conservées (une annexe est consacrée spécifiquement au relevé de ces sources). C’est un complément utile au document Jésus-Christ, Fils de Dieu, Sauveur, de la Commission théologique internationale.

L’ouvrage est divisé en deux parties : la première porte sur l’empereur Constantin, la seconde sur le concile proprement dit.

Car Constantin est le véritable inspirateur de Nicée. Il vécut douloureusement les déchirures de l’État qui suivirent la tentative de réorganisation de Dioclétien (tétrarchie) et était déjà profondément convaincu de l’importance de l’unité dans le domaine spirituel, comme adorateur de Sol Invictus, figure syncrétique de dieu suprême du panthéon romain. Il apprit à connaître les chrétiens et son trajet personnel le mena au plus près de la conversion, dès son accession au pouvoir suprême en 312. Rapidement, il doit régler un problème interne de l’Église d’Occident, par la voie judiciaire, puis en soutenant l’organisation d’un concile à vocation pastoral, à Arles en 314.

Lorsque des problèmes surgissent en Orient dix ans après, il profite de l’expérience acquise.

Sa pensée a mûrit aussi : il veut donner aux évêques un rôle de véritables fonctionnaires ecclésiastiques, comparable à ceux de l’empire, il se sent la vocation à faire respecter l’unité (pour éviter des problèmes comparables à ceux de 314) et veut surtout affirmer la coopération complète entre les pouvoirs spirituel et temporel.

Le concile de Nicée se réunit ainsi en 325, pour régler principalement trois points : la contestation théologique du prêtre Arius d’Alexandrie qui affirme que le Christ est une créature, la division de l’Église d’Égypte en deux parties rivales et la date de Pâques qui diverge selon les communautés.

Si ces problèmes subsisteront encore longtemps après le concile, ce dernier renforcera considérablement l’organisation ecclésiastique, en pensant le consensus comme marque de l’action de l’Esprit-Saint, unira durablement l’État et l’Église et élaborera la première définition complète « officielle » de la foi chrétienne, conçue selon les termes de la philosophie et de l’Écriture, le très fameux symbole de Nicée (complété à Constantinople en 381), toujours en usage…

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