
Geneviève COMEAU, Christine DANEL, Joëlle FERRY, Isabelle de la GARANDERIE, Agatha ZIELINSKI
Il a donné pouvoir à ses serviteurs
Cinq regards de femmes sur la gouvernance dans l’Église
Disponible aux Éditions Emmanuel
Un livre court et polyphonique, qu’on ne résume pas vraiment.
5 autrices engagées dont on peut dire sans risquer de se tromper qu’elles aiment l’Eglise et la souhaitent de plus en plus vivante et riche des personnes qui la composent ; qui parlent au départ de leurs expériences, de leurs recherches, de leurs désirs.
5 chapitres comme autant de regards et de points de vue sur une réalité d’Eglise.
Une même volonté d’aller le plus loin possible dans les questions, l’interpellation pour construire.
Ce n’est pas d’abord un livre de revendication et pourtant il met en avant qu’une autre manière de faire est possible, qu’elle a été vécue à d’autres époques, qu’elle s’expérimente aussi actuellement en divers lieux comme de fragiles bourgeons dans les frimas de l’hiver.
Geneviève Comeau, théologienne, invite à revenir à la source : le Christ de qui vient toute mission.
Joëlle Ferry, exégète, nous emmène aux premiers temps de l’Eglise et à la place qu’y tenaient les différents ministères et les femmes – lettres de saint Paul à l’appui.
Agatha Zielinski, philosophe, décrypte les mots « pouvoir » – qui fait peur – ou « service » – qui justifie et fonde – pour glisser progressivement vers « pouvoir sur » et « pouvoir de » – ouverture vers l’action menée ensemble.
Christine Danel, ancienne supérieure de la Xavière, prend appui sur son expérience de la gouvernance d’une congrégation pour esquisser freins, points de vigilance, expériences positives.
Isabelle de La Garanderie, théologienne, visite les ministères actuels et les textes du magistère, comme autant de sources pour comprendre et faire évoluer. Elle conclut ainsi – et cette citation donne le ton de l’ouvrage – : « Nous n’avons donc jamais à nous servir nous-même, ou à nous glorifier d’accomplir une charge. Notre référence est le Christ, vrai Dieu, Fils en relation avec le Père et l’Esprit-Saint, vrai homme qui ne cesse d’œuvrer à remettre l’humanité en relation. Nous pouvons donc formuler notre souhait pour l’Eglise avec assurance ; que tout pouvoir en sein de celle-ci s’ancre dans une vie toujours plus relationnelle ».
Lecture vivifiante.