LDM – Août 2024

Claude Lichtert
Vers un paradis urbain
À l’école de saint Ignace de Loyola

Disponible aux Éditions Jésuites

Quand un exégète analyse le sens de la ville, il n’écrit pas un traité d’urbanisme – même si un urbaniste signe la préface de son livre ! -, il n’en décrit pas plus l’architecture. Il ne donne même pas une définition du terme « ville » pour que dès l’abord, chacun sache de quoi il retourne.

Il parcourt toute la Bible et la diversité des Livres qui la composent, de la Genèse à l’Apocalypse, il analyse des récits, des rencontres, des sentences. Il évoque des murs et des portes qui tour à tour enferment ou constituent des passages, il évoque les places et l’espace public qui permettent la rencontre et l’échange.

Il nous parle surtout du rapport à Dieu, aux autres ; il nous parle de pouvoir, de rapport de force, de collaboration, de paix, d’alliance, d’espérance, d’altérité, de stabilité et d’itinérance, d’uniformité et de diversité, d’hospitalité.

Un livre à lire à plusieurs niveaux :

  • pour les plus pressés : quelques synthèses (intitulées « reprises »),
  • pour les amateurs de récits : lire le texte principal, Bible en main pour mieux goûter les textes auxquels l’auteur fait référence en conservant le fil principal du propos
  • pour les exégètes, surtout ne pas omettre les notes de bas de page ! elles traduisent l’érudition et la solidité des recherches de l’auteur.

Claude Lichtert nous fait ainsi partager, au travers d’une lecture rigoureuse des textes, l’expérience d’un peuple qui se découvre et progressivement appréhende les conditions de vie de l’Alliance et de la relation aux autres; cette expérience peut aussi continuer à nous éclairer avant de retourner aux urnes pour les élections locales !

Quelques brefs extraits :

« Le lecteur passe donc progressivement d’une ville sécurisée et emmurée à une cité dont l’existence tient aux rencontres, aux échanges, aux passages et autres flux entre l’intérieur et l’extérieur…

« Dès les premières lignes de la Bible, il s’agit de créer un espace harmonieux et hospitalier où la vie peut se déployer dans la paix et la justice grâce aux relations et à la parole partagée dans un esprit d’unité. La suite est une question d’ajustement et de désajustement, l’une et l’autre demandant de l’imagination, du temps et la recherche d’une altérité qui permet de rétablir un certain équilibre, d’ouvrir l’espace – de le transgresser – lorsque celui-ci se replie, qui permet aussi de rappeler qu’un don ne se confond pas avec un dû.

« Dieu donne et continue à donner telle la ville à venir. Il ne s’agit pas de restaurer le passé, de rétablir ce qui existait comme s’il fallait retourner à une période supposée idyllique. Cette ville est à venir, c’est celle que Dieu donnera

« Désormais le disciple du Christ peut vivre dans les villes du monde tout en se déclarant citoyen de la Jérusalem nouvelle et témoin d’une réalité autre. Si la vision salomonienne de la ville est centripète, celle des disciples qui débutent leur mission en ville résolument centrifuge. »

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